lundi 30 mai 2011

Les autres gens

Les autres gens
de Thomas Cadène
Éditions Dupuis

Avant d’être une BD papier, Les Autres Gens est un projet Internet de feuilleton quotidien destiné à fidéliser le lectorat par le biais d’historiettes.

Un jour, Mathilde est abordée par un inconnu qui lui demande au vol des numéros pour jouer au loto ; il lui promet même de la contacter s’il gagne. Et effectivement, il gagne. Mathilde, étudiante, hérite ainsi d'une fortune inattendue.
Autour de la jeune fille gravitent une bande d'amis exubérants à la libido tourmentée, un père anticapitaliste, une mère désespérée de son boulot de professeur, un couple de riches qui ne sait plus quoi faire de son argent et un frère homosexuel aux idées de droite…
Les autres gens
multiplie les intrigues et les rebondissement autour de tranches de vies de ces citadins.

C’est un récit classique, mais la forme transcende le fond par son concept inédit. Thomas Cadène, le créateur et scénariste, a eu l'idée de recréer le genre feuilleton, version BD. Un web-feuilleton qui se poursuit au rythme d’un chapitre par jour, chaque chapitre de cette saga étant réalisé par un auteur différent parmi les meilleurs dessinateurs de blog-bd. Leur liberté graphique est totale et chacun conserve son univers. Passer d'un style de dessin à un autre pourrait lasser, et bien non, étrangement, c'est d'une fascination sans nom. Et le scénario reste fluide et très cohérent car géré à 90% par Thomas Cadène.

Un résultat implacable et très sympathique à dévorer. En quelques épisodes, l’addiction est avérée.

Ce premier tome regroupe les premières planches diffusées depuis mars 2010 sur le site www.lesautresgens.com. Et pour ceux qui ne pourront pas attendre la suite, vous pouvez vous abonner pour 2,79 €/mois, et suivre quotidiennement cette « bédénovéla ».

dimanche 22 mai 2011

Hunger Games

Hunger Games de Suzanne Collins
Éditions Pocket Jeunesse

Dans un monde post-apocalyptique, une nouvelle nation est née des ruines des États-Unis : Panem, dirigée par le Capitole et divisée initialement en treize districts. Plus les districts sont éloignés du Capitole, plus la vie est dure pour les habitants. Pour éviter toute révolte, le Capitole instaure un jeu télévisé annuel : le Hunger Game. Dans ce jeu, deux adolescents (un garçon et une fille) de chaque district sont envoyés dans une zone de combat, sans possibilité de s'échapper. Leur but : s'entretuer pour être le dernier survivant.
Lorsque sa petite sœur est choisie pour participer au jeu, Katniss n'hésite pas une seconde et décide de prendre sa place. Comme tous les autres élus, elle devra lutter dans l'arène pour survivre aussi bien contre les autres joueurs que contre les pièges mis en place par le gouvernement.

Les premières pages démarrent sur les chapeaux de roues et l’on s'immerge complètement dans le monde (et surtout le jeu) que nous propose Suzanne Collins. Un monde cruel, froid où les sentiments n’ont pas vraiment leur place.

En suivant Katniss tout au long du jeu, on partage ses réflexions sur le pouvoir, sur les personnes qu’elle croise, ses adversaires et ses partenaires. J’ai cependant regretté de n’avoir que le point de vue de Katniss. J’aurais aimé connaître l’histoire des autres personnages, particulièrement des autres tribus pour comprendre leurs choix et leurs visions du jeu.

Le style d'écriture nous rend accro à la lecture. Il est très imagé, très visuel. Plusieurs fois je me suis fait la réflexion d’avoir l’impression de regarder un film. Les descriptions sont précises et il n’y a pas de  longueur. Finalement, rien n'est superflu! Résultat : on ne s’ennuie pas une seule seconde et l’on partage les émotions des personnages face à tout ce qui se passe.
 
Riche en suspense bien sûr, en action, en rebondissements, ça vous prend méchamment aux tripes, entre frissons, dégoût, peur et empathie.  Ce livre est violemment addictif.

lundi 16 mai 2011

Le mec de la tombe d'à côté

Le mec de la tombe d’à côté
de Katarina Mazzetti
Éditions Babel

Dans un cimetière, deux tombes côte à côte : une tombe très sobre pour le mari de Désirée, jeune veuve citadine et bibliothécaire, qui apprécie l'art contemporain, les livres et l'écologie ; une tombe tape-à-l’œil, monstrueusement chargée d'angelots et de chérubins pour la mère de Benny, agriculteur célibataire en passe de se laisser déborder par les 24 vaches laitières de sa ferme qu’il doit gérer seul depuis le décès de sa mère. Tout oppose ces deux êtres qui se lancent des regards méprisants lorsqu'ils se croisent jusqu’au jour où un sourire va les rapprocher.

Désirée est une bibliothécaire qui vit dans un appartement où tout aspire à l'ordre et la sobriété. C’est aussi une jeune veuve empreinte de doutes sur le couple qu'elle formait autrefois avec son mari et sur sa capacité à plaire aux hommes, mais qui se révèle pleine de fantaisie. Tandis que Benny, rustre, touchant, ne s’est jamais vraiment remis de la mort de sa mère et cherche une femme solide pour la remplacer à ses côtés.
J’ai vraiment apprécié ces deux personnages, leur spontanéité, leur impertinence et leur franc-parler.

L'auteur, en alternant les points de vue de ces deux protagonistes rythme le récit. Très agréable à lire, cette narration à deux voix nous plonge dans l'intimité, tendre et authentique, des héros

Des répliques aussi cinglantes que succulentes, un récit sans temps mort qui, sous le couvert de l'humour, aborde la question des différences sociales et culturelles sans toutefois verser dans les gros clichés rats des villes/rats des champs.

Un conte de fées des temps modernes, beaucoup moins sucré que ce qu'il ne paraît. Je vous le conseille d'autant que l'arrivée de l'été se prête parfaitement à ce genre de lecture.

À voir également : la pièce de théâtre (adaptée du livre), actuellement au théâtre des Bouffes Parisiens. Une adaptation fidèle et très bien interprétée.
Du 3 mai au 9 juillet.
À ne surtout pas rater !

vendredi 13 mai 2011

Polina

Polina de Bastien Vivès
Éditions KSTR/Casterman

J’avoue avoir été surprise par Polina, l'histoire d'une petite fille très douée pour la danse qui est sélectionnée pour suivre les cours de Nikita Bojinski, un maître exigent et redouté.

Contrairement au Goût du chlore et à Amitié étroite, précédents ouvrages de Bastien Vivès, ce nouvel ouvrage à une histoire bien présente et des personnages consistants, ce qui m’avait vraiment manqué auparavant.

Bastien Vivès parcourt ici la relation entre maître et élève, une jeune danseuse russe que l'on voit évoluer, grandir, douter, s'interroger autour d'une passion qui dirige sa vie.

Je me suis attachée à ces personnages simples et justes qui me touchent par leur relation…magique.

Un livre sur la transmission artistique. Un véritable coup de cœur.

lundi 9 mai 2011

Chroniques de San Francisco

Chroniques de San Francisco
de Armistead Maupin
Éditions 10/18

C’est dans un quotidien, le San Francisco Chronicle, qu’en 1976 Armistead Maupin a commencé à publier ses chroniques réunies plus tard en six volumes qui ont connu un succès immédiat. L’auteur nous propose un vrai voyage dans le San Francisco des années 70, et dépeint toute une époque charnière de libéralisation extrême des mœurs.

C’est dans ce contexte passionnant que l’on nous présente les habitants du 28 Barbery Lane, une pension de famille tenue par une femme extravagante qui fait pousser de la marijuana dans son jardin, Mona colocataire délurée et dépressive de Michael, un homo maniéré, Brian le chaud-lapin et la prude Mary-Ann tout droit débarquée de Cleveland.
J’ai aimé suivre ces personnages hauts en couleur, ou détestables. À peine le livre terminé on a envie de savoir ce qu’il va leur arriver par la suite.

J’ai aussi apprécié le ton léger de Maupin, l’humour omniprésent et les multitudes de références à la culture américaine de l’époque (musique, média, livres…)

Une comédie humaine décrite avec lucidité et fantaisie.

vendredi 6 mai 2011

Fables

Fables de Bill Willingham
Éditions Panini comics

Si vous pensez encore que les comics (bandes dessinées venant des Etats-Unis) se limitent aux super héros en collant avec un slip par dessus, Fables vous prouvera le contraire.

L’histoire se passe de nos jours, à Fableville, une communauté clandestine de New York où se sont réfugiés les personnages des contes et légendes. Ils ont tous fui leurs royaumes envahis par un ennemi connu sous le seul nom de l’ « Adversaire ». Ils ont désormais l’apparence d’humain et tentent de passer aussi inaperçu que possible.

Fables nous fait éprouver ce bonheur régressif de retrouver les héros de notre enfance. Des personnages parodiés comme le Prince Charmant, c’est le même pour toutes les princesses, juste un beau parleur multi-divorcé ou le grand méchant loup qui est devenu l’enquêteur officiel de Fableville. Au fil des tomes, on voit les personnages évolués et notre opinion sur eux change au fil de l’histoire.
Mais c’est finalement bien plus que ça. J’ai aimé que chaque tome ait sa propre histoire et son propre genre (policier, romance, aventure). L’auteur utilise les différents codes du conte de manière décalés pour nous proposer une aventure pleine de rebondissement et d’humour.

Il existe pour l’instant 16 tomes aux Etats-Unis et 12 en France, mais la série a eu un tel succès que des spin-off ont été crée avec les personnages de Jack (celui du haricot magique) et de Cendrillon.

Fables m’a été conseillée par un de mes collègues et cette série fait maintenant partie de mes comics préférés, que je lis et relis avec plaisir, tant les personnages sont attachants et les clins d’œil délicieux et tout ça dans un univers attrayant et addictif.

À découvrir absolument !

jeudi 5 mai 2011

La délicatesse

La délicatesse de David Foenkinos
Éditions Gallimard

Nathalie aime son mari François d’un amour paisible, presque un peu trop tranquille. Jusqu’au jour où une fleuriste pressée va faire basculer leur vie.
David Foenkinos explore le thème de la rencontre amoureuse avec douceur et créativité. Il nous parle dans son roman d’amour, de la souffrance du deuil et aussi de la reconstruction.

Il est vrai qu'il n'y a là rien de nouveau et qu'il s'agit d'une histoire que l'ont peut considérer comme banale dans la littérature d'aujourd'hui, mais le talent de l'auteur nous fait pourtant parcourir ce livre avec délice.
On y rencontre des êtres que tout oppose : une femme belle et attachante qui refuse d'aimer à nouveau, un homme qui n'a connu que des échecs amoureux et que personne ne regarde jamais, et un autre homme, marié mais désespérément seul...
J’ai pris plaisir à les découvrir et à les voir se rencontrer. Et je me suis émue devant ces personnages fragiles, émotifs et vrais dans leurs relations aux autres.

L’auteur ne s'encombre pas de descriptions multiples, mais se concentre sur les sentiments et l’intériorité des personnages.  Un style assez épuré et fluide, une écriture rythmé par les multiples intermèdes entre les chapitres qui insufflent de la légèreté au récit.

Après En cas de bonheur et Le potentiel érotique de ma femme, David Foenkinos nous invite une nouvelle fois à observer les rouages du sentiment amoureux et plus particulièrement ses aspects les plus « délicats ».
Sans jamais se départir d'humour et de dérision David Foenkinos a réussi une nouvelle fois à me charmer. 

J'attends avec impatience l'adaptation du roman au cinéma. Pour son premier roman transposé sur grand écran, David Foenkinos a préféré tout prendre en main, du scénario à la réalisation. La sortie du film est prévue pour le premier semestre 2012.

mardi 3 mai 2011

Loving Frank

Loving Frank de Nancy Horan
Éditions Buchet-Chastel

Premier roman de la journaliste Nancy Horan qui nous raconte ici l'histoire vraie de Mamah Borthwick Cheney et de Frank Lloyd Wright, génie de l'architecture moderne, dans le milieu bourgeois du début du XXème siècle à Chicago.

Une histoire d' amour qui est né de la rencontre de ces deux intellectuels passionnés, tous deux mariés et parents, qui ne peuvent se contenter d'une liaison clandestine et qui préfèreront  l'opprobre d'une Amérique bien-pensante.
Pourchassées par des journalistes avides de scandale, leur histoire sera l'un des plus grands scandales américains du début du XXème siècle.

L'auteur nous dépeint ici le portrait d'une femme remarquable, loyale, touchante par son statut de femme à part, d’intellectuelle éprise de liberté, déchirée entre l'amour qu'elle a pour ses enfants et pour cet homme d'exception. Quant à Frank Lloyd Wright, j'avoue avoir eu du mal à sympathiser avec ce personnage à l'égo surdimensionné.

Une fiction historique intense et poignante dont la fin tragique nous laisse sans souffle.

Nancy Horan s'est servi de l'autobiographie de Frank Lloyd Wright, des lettres de Mamah Borthwick et des articles de presse de l'époque pour construire son roman, elle a d'ailleurs reçu le prix Fenimore Cooper de la meilleure fiction historique.

À lire aussi Les femmes du génial T.C.  Boyle aux éditions Grasset & Fasquelle, biographie romancée de la vie de Frank Lloyd Wright, son œuvre, ses affaires d'argent et les femmes.

lundi 2 mai 2011

Bienvenue !

Lectrice compulsive, je travaille en bibliothèque depuis presque 2 ans et je regrette de ne pas pouvoir conseiller mes coups de cœur plus souvent.
Lectrice de blog littéraires, ça fait un certain temps que l’idée de créer un blog  me trotte dans la tête. Et voilà qu’un jour grâce au soutien d’une certaine J. j’ai sauté le pas et tadaaaa.

Voici donc mon petit blog de lecture. Ça me semble être un bon moyen de partager et de recevoir des suggestions de lecture en retour.
J’espère vous donner envie de découvrir les livres qui m’ont plu, qui m’ont bouleversé, que j’ai aimés ou adorés, ou qui m’ont tout simplement fait sourire.
Bienvenue, faites comme chez vous il y du thé dans la théière, le gâteau est dans le four, bonne lecture !