jeudi 30 juin 2011

Par un matin d'automne

Par un matin d’automne
de Robert Goddard
Éditions Sonatine

Fin des années 1990, Leonora Galloway et sa fille entreprennent un voyage à Thiepval, près d'Amiens, au mémorial franco-britannique des soldats décédés durant la bataille de la Somme. Le père de Léonora est tombé au combat durant la Première Guerre Mondiale, mais la date de sa mort gravée au mémorial pose problème. Leonora est en effet née près d'un an plus tard.
Ce que l'on pourrait prendre pour un banal adultère de temps de guerre cache en fait une étrange histoire, faite de secrets de famille sur lesquels plane l'ombre d'un meurtre jamais résolu et où chaque mystère en dissimule un autre. On est alors transporté en 1914 dans une grande demeure anglaise où va se jouer un drame dont les répercussions marqueront trois générations.

Robert Goddard nous propose ici un roman d'atmosphère et prend le temps d'installer les personnages, les différentes périodes au cours desquelles l'histoire se déroule et les lieux importants de l'intrigue. Puis petit a petit, les mystères sans réponses s'enchaînent, nous laissant avec un puzzle à reconstituer. On voyage donc entre le passé et le présent en quête de la clé de l'énigme, construite autour de l'histoire de Léonora et sa famille.
Le mystère plane tout le long du livre et les révélations ne prennent fin qu'à la toute dernière page de l’épilogue.

L'arrière-plan historique ajoute à la crédibilité de l’ensemble et le cadre de la Première Guerre Mondiale est très bien décrit par l'auteur. Il est difficile de qualifier ce livre qui est à la fois un roman historique, un polar et un roman d'amour. 

J'ai dégusté ce livre, je l'ai trouvé mystérieux et envoûtant. L'ambiance très british m'a enchantée et les nombreux secrets de cette famille m'ont passionnée.

jeudi 23 juin 2011

Quand souffle le vent du nord

Quand souffle le vent du nord
de  Daniel Glattauer
Éditions Grasset

La rencontre des deux protagonistes du roman tient à un pur hasard, à une bifurcation imprévue dans le cyberespace. En effet, suite à un mail envoyé au mauvais destinataire, Emmi va faire la connaissance de Leo par ordinateur interposé. Un échange de mails réguliers va s’installer et se transformer en addiction quotidienne, car plus le temps va passer, plus les liens de sympathie entre les deux correspondants vont se tisser. La conversation à distance va devenir un jeu dangereux auquel Emmi et Léo vont céder peu à peu au détriment de leur propre vie personnelle.

J’ai été séduite par le personnage de Léo que l’on voit évoluer de sa détresse du début à la maturité et le recul qu’il s’oblige à prendre sur leur histoire. Emmi, par contre, m’a vraiment agacée par ses colères irraisonnées, son côté superficiel et par le fait qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut. On frôle parfois la crise de nerf avec ces deux-là qui tournent autour du pot !

Vu que l'histoire consiste en un échange de mails, la lecture devient facile et rapide. Le texte, extrêmement aéré, est agréable à lire. Le ton du récit est d'abord drôle et léger, avec des répliques succulentes, des réparties bien choisies, pour sombrer peu à peu dans le manque et le besoin de l'autre parfaitement amené.
C’est un roman qui colle bien avec son temps, car la correspondance par mails est faite de longs écrits comme de petites phrases, d’échanges parfois nombreux au cours d’une même journée, d’impatiences mal contenues. Parce qu’aujourd’hui tout va vite et que l’on sait de moins en moins patienter et tout cela est bien transcrit dans le roman

Je cherchais un roman léger et distrayant pour les vacances et je n'ai pas été déçue ! J'ai dévoré la correspondance d'Emmi et Leo en pestant, souriant et soupirant.
Et pour ceux qui resteraient sur leur faim, une suite vient de paraître, intitulée La septième vague. Personnellement, je ne pense pas la lire car je crains la redite.

vendredi 17 juin 2011

De mal en pis

De mal en pis de Alex Robinson
Éditions Rackham

De mal en pis est un roman graphique suivant, au jour le jour, plusieurs personnages d’une vingtaine d’année, leurs avanies professionnelles, déboires sentimentaux et difficultés d’entrer dans l’âge adulte.

Il y a tout d'abord Sherman, un écrivain en herbe qui  prend la poussière dans la librairie où il tente de gagner sa vie en attendant de publier ses oeuvres. Il vient de rencontrer Dorothy, journaliste, un peu alcoolique et très bordélique. En attendant de s'installer avec sa copine, il vit en colocation avec un couple, Jane et Stephen, anciens colocataires de Dorothy ! Vous suivez? Voilà enfin Ed Velasquez , l'ami de Sherman, un puceau fan de Star Wars qui vit encore chez ses parents et aimerait devenir dessinateur de BD. Et il y a encore de nombreux personnages qui gravitent autour d’eux à découvrir.

Les personnages ne sont pas grandioses, certains même sont carrément antipathiques et pourtant on s’y attache et l’on a envie de savoir ce qu’il va leur arriver. On est immergé dans la vie d’une bande d’amis, qui sont des personnages normaux, ni totalement extraordinaires et ni totalement désespérants.
Sur 600 pages, l’auteur articule habilement les différents quotidiens en tranches de vie plus ou moins longues, ce qui rend la lecture agréable et qui permet d’observer les évolutions de chacun.

De mal en pis est une sitcom, tel qu’aurait pu le concevoir un Woody Allen trentenaire. Avec New York en toile de fond, cet album est fortement ancré dans un univers de références culturelles américaines en cinéma, bande dessinée, littérature ou télévision.

Alex Robinson nous livre un album passionnant au style très fort, bourré de vie et de personnages crédibles et intéressants car ils sont le reflet de l'existence quotidienne, où les héros et héroïnes uni-facette n'existent pas.

Je vous conseille également Plus cool tu meurs du même auteur. L’histoire d’un homme qui a tout tenté pour arrêter de fumer, sans succès et qui décide d’essayer l’hypnose. Malheureusement le destin lui réserve un mauvais tour et il est ramené en 1985 et doit revivre ses années lycée dans la peau de l’adolescent ingrat et dégingandé qu’il était. Est-il condamné à reproduire ses erreurs passées, ou est-ce une occasion pour lui de les corriger ?

vendredi 10 juin 2011

Le club Jane Austen

Le club de Jane Austen
de Karen Joy Fowler
Éditions Gallimard

La Californie, par un été caniculaire. Les grandes et les petites histoires d’un club de lecture singulier qui compte six membres. Soit un pour chaque livre de Jane Austen. Cinq femmes et un homme se réunissent chaque mois pour analyser et discuter les 6 grandes œuvres de la romancière. 

Le prétexte des réunions du club offre une structure au roman. En effet, chaque chapitre nous invite à découvrir à la fois un roman de Jane Austen, mais également la vie du participant qui défend l'œuvre en question. Ce chapitre est alors l’occasion de découvrir le passé de celui qui accueille les autres, à travers le procédé classique du flash-back. L'auteur établit ainsi des parallèles entre la vie de ses personnages et ceux d'Austen. Comme dans les romans de cette dernière, l'essentiel ici ne porte pas sur l'action, mais sur les portraits proposés. L’étude des sentiments des personnages est fine et l’on voit que si les mœurs ont changé, la psychologie et les rapports humains, eux, semblent se perpétuer à l'envi.

J'ai passé un très agréable moment en compagnie des membres assez excentriques de ce groupe. J'ai retrouvé avec plaisir les discussions et les analyses sur les différents héros et héroïnes de Jane Austen, mais j'ai aussi aimé découvrir la vie des 6 membres du groupe, et voir leur évolution sur les quelques mois que décrit ce roman.

Disons le tout de suite, un livre pour fille. Un livre qui parle d'amour, d'amitié et surtout de livres… Karen Joy Fowler propose un ouvrage agréable et distrayant, un roman frais et plein de légèreté. C’est un roman plutôt optimiste, au ton gai, denrée rare de nos jours, et qui éclaire les histoires du quotidien d’un halo romanesque.

lundi 6 juin 2011

Gatsby le magnifique

Gatsby le magnifique,
Francis Scott Fitzgerald
Éditions LGF livre de poche

Gatsby le magnifique est un des romans emblématiques de la littérature américaine du XXème siècle écrit par Francis Scott Fitzgerald.

Dans les années 20, sur la côte Est américaine, Nick, le narrateur, s’installe dans sa nouvelle maison et découvre Jay Gatsby, son nouveau voisin qui organise de nombreuses soirées chez lui. Nick est le cousin germain d’une certaine Daisy, qui habite non loin de chez lui. Cette Daisy est mariée, riche et pas vraiment heureuse.  L'histoire tourne autour de la relation entre Daisy et Gatsby qui est prêt à tout pour conquérir celle qu'il aime, même au pire…

Ce qui m'a vraiment plu dans se livre que j'ai lu d'une traite, c'est l'ambiance new-yorkaise des années folles de l'entre deux guerre, mélancolique et romantique.
On aime le personnage de Gatsby, mystérieux et insaisissable mais touchant dans sa quête d'un amour de jeunesse, d'un amour impossible…

Un roman magistral à lire, si possible en anglais pour la richesse de la langue de Fitzgerald.