vendredi 27 janvier 2012

L'année brouillard

L’année brouillard
de Michelle Richmond
Éditions Buchet-Chastel

Abby, photographe de 32 ans, doit bientôt épouser Jake qui vit seul avec sa fille de six ans, Emma. Lors d'une sortie à la plage de San Francisco, la petite échappe quelques instants à la vigilance de la jeune femme et disparaît dans le brouillard. L'enfer commence alors pour les proches. Les secours et les médias seront prévenus, beaucoup de personnes se mobiliseront pour retrouver la petite Emma. Mais, au fil des jours l’espoir de la retrouver s’amenuise et l’intérêt des medias et des voisins aussi. Seule Abby continue à persévérer, rongée par une immense culpabilité. Elle essaye à tout prix de se remémorer cette journée, les moments qui ont précédé le drame, les jours d'avant aussi, car elle sent qu'un indice s'y cache qui pourrait la guider vers la fillette.

Michelle Richmond décrit ce que devient le quotidien après la disparition, l’énergie déployée pour retrouver la petite fille, l’attention puis le désintérêt des media, les incertitudes et les doutes, le couple qui s’éloigne à mesure que le temps passe et que les chances de retrouver l’enfant diminuent.
Le point de vue est celui d’Abby, ses remises en question, sa manière de voir le monde et sa volonté absolue de retrouver Emma coute que coute. Le récit explore minutieusement le sentiment de culpabilité de la jeune femme, ses tentatives désespérées pour se souvenir de détails qui ont pu lui échapper. Le thème de la mémoire est récurrent de par son importance dans l’enquête.
Le texte est parcouru d’une tension permanente et les nerfs du lecteur sont à cran si bien  qu’on est tenté de regarder la fin juste pour se rassurer de l’issu du récit.

L'année brouillard est un roman prenant au thème douloureux mais vraiment réussi mettant en scène tout en retenue et en émotion ce drame. Michelle Richmond a fait un beau premier roman

1 commentaire:

  1. J'ai moi aussi beaucoup aimé ce livre, très réussi. Je ressens encore (cette lecture date d'au moins 1 an) la tension de se dire "plus jamais je ne la verrai, plus jamais serrer son corps contre moi" j'en ai une boule au ventre.
    Pas de course poursuite juste la culpabilité et l'entêtement de l'héroïne.
    Aurore

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