mardi 21 février 2012

Madame Hemingway

Madame Hemingway
de Paula MacLain
Éditions Buchet-Chastel

Ernest Hemingway fut un des auteurs les plus tourmenté et fascinant du 20e siècle. Et ce roman est l'histoire touchante et déchirante de son mariage avec sa première femme Hadley Richardson avec laquelle il s’est expatrié à Paris pour vivre une vie de bohème. À travers les yeux de la jeune femme, on découvre Ernest, un jeune homme dans la vingtaine  qui veut réussir et qui a un énorme besoin de reconnaissance. On est complètement plongé dans le Paris des années 1920, de la génération perdue et nous rencontrons des personnages fascinants tels que F. Scott et Zelda Fitzgerald, James Joyce, Gertrude Stein et  Ezra Pound.  Malheureusement pour Hadley, la vie de bohème des années folles ne se prêtait pas à la vie familiale et la fidélité. Et je ne pense pas que ce soir une grande révélation de dire que leur mariage n'aura pas duré, Hemingway était connu pour avoir eu quatre épouses et un nombre incalculable de maitresses.

Dans ce roman ce ne sont pas les personnages qui sont les plus fascinants.  Paula MacLain nous présente une épouse qui semble avoir peu de choses à dire sur elle-même. Hadley est soumise, passive, prête à tout ou presque par amour. On s’intéresse d’ailleurs moins à elle, censé être le personnage principal, qu’à Ernest qui, bien que détestable, égocentrique et inconscient, fascine par son charisme et sa légende.
Ce qui attire vraiment dans ce récit, c'est le Paris des années folles où, après une première guerre mondiale traumatisante, la ville semble magique à travers une brume alcoolisée.  Une atmosphère mélancolique et désenchantée malgré le clinquant de la vie festive parisienne.

Au final, c’est Paris est l’élément principal du roman et la toile de fond d'une histoire d'amour d'autant plus poignante sachant que, à la fin, Hemingway écrirait à propos de Hadley " I wish I had died before I loved anyone but her."

mardi 14 février 2012

Caresse de rouge

Caresse de rouge d’Eric Fottorino
Editions Gallimard

Colin a deux ans quand sa maman part. Ensemble, Felix et son fils essaie de s’inventer une famille et de trouver des stratagèmes afin de pallier à l’absence maternelle. Mais lorsque Colin réclame tous les soirs sa maman, Félix doit trouver des réponses, tout seul.
C’est de cette relation dont il sera question ici. Et de l’amour paternel qu’éprouvera Felix pour son fils qui deviendra son tout, sa raison de vivre.

Au fil des pages, on ressent la détresse de cet enfant en mal de mère et les efforts démesurés du père pour tenter vainement de combler le vide laissé.
L’atmosphère s’alourdit, mais comme avec un orage on ne sait pas quand et où il éclatera…
On comprend alors que, plus encore que l'enfant, c'est le père qui va mal, et que cette histoire va mal finir...

Ne vous laisser par duper par la douceur et l’apparente légèreté de l’écriture d’Eric Fottorino, ce roman surprenant et bouleversant n’est pas à mettre entre des mains sensibles.

La fin du livre est inattendue et dérangeante aussi. C’est un vrai coup de poing au ventre et on en ressort secouée.

mercredi 1 février 2012

Miss Pas Touche

Miss Pas Touche :
La Vierge du bordel
de Hubert et Kerascoët
Poisson Pilote

Dans le Paris des années 30, Blanche et Agathe sont deux sœurs très différentes. Si Blanche est timide et réservée, Agathe aime sortir danser dans les bals populaires, malgré le terrible tueur en série qui rôde dans le coin. Toutes les deux sont femmes de chambres et logent sous les toits, dans une mansarde. Une nuit, Blanche surprend le tueur dans la mansarde voisine… et c’est sa soeur qui se fait assassiner. Banche est renvoyée et dès lors ne désirera que venger sa sœur. Elle décide d’aller chercher du travail à la Pompadour, le bordel de luxe où la dernière victime était prostituée. Là, elle va devenir « Miss Pas Touche », celle qui ne vendra pas sa vertu... Elle mènera son enquête parmi les brutes et les pervers qui fréquentent le Pompadour.

C'est tout une époque et tout un univers que l'on découvre dans le très réussi premier tome de cette série sulfuro-policière palpitante. On a le côté policier qui est la base de l’intrigue mais qui nous permet aussi de découvrir le fonctionnement de la maison close et des mœurs de cette époque. Notre héroïne évolue au sein de ce milieu que l'on connaît mal mais que les dessins décalés au trait naïf et aux couleurs vives du duo Kérascoët, font revivre.
Les auteurs réussissent à nous plonger dans une ambiance fascinante, glauque et glamour à la fois.


Et malgré le sujet un peu chaud, les auteurs ne vont jamais du côté du voyeurisme ou de la vulgarité, et le récit de Blanche se lit très facilement.